ODD18 - La Protection de l’Aliment de la Vie
Nous appelons les plantes et les différentes substances qui ouvrent une dimension
spirituelle à la perception humaine par leur nom générique ancien : l’Aliment de la vie. La
science les a récemment baptisées du terme ‘enthéogènes’, générateurs du divin intérieur.
L’histoire turbulente de notre civilisation avec les enthéogènes la disqualifie d’emblée pour
être un partenaire fiable dans leur défense et leur gestion. Nous avons cependant la chance
que dans les jungles et dans les poches restantes de la planète, les peuples autochtones
aient pu maintenir leur lien avec la nature grâce à leur consommation de l’Aliment de la vie.
Ce qu’ils perçoivent à travers leur consommation est une dimension que nous avons perdue
pendant l’ère de leur interdiction. Des milliers d’années de refus de l’Aliment de la vie ont
émoussé nos esprits au point que nous ne pouvons concevoir le monde de l’esprit que
comme un royaume de l’imagination. L’esprit vivant qui relie toute la création et informe les
peuples autochtones sur leur environnement naturel ne se manifeste plus dans les cerveaux
civilisés ossifiés.
Il incombe au monde et à son organisation mondiale, l’ONU, de défendre à tout prix les
connaissances sur la nature que les peuples autochtones ont su préserver. La nature parle à
ces peuples ; leurs voix traduisent les besoins de la nature et seront essentielles à sa
conservation et à son sauvetage de l’extinction. Par conséquent, et comme ces peuples le
demandent depuis des décennies, il incombe aux Nations Unies d’aider les communautés
autochtones à préserver leurs connaissances autochtones. Ces connaissances sont un
trésor immatériel que nous ne pouvons pas nous permettre de perdre. Notre aveuglement
civilisé ne peut plus être une excuse pour ignorer le pouvoir de guérison qu’offre l’Aliment de
la Vie, pour l’individu comme pour la société.
Même si les humains civilisés ont perdu le pouvoir de perception dont jouissent encore les
peuples autochtones, leur utilisation de l’Aliment de la Vie ouvre leur esprit aux parties
inconscientes d’eux-mêmes. Elle permet à leurs esprits traumatisés de guérir et offre
l’existence harmonieuse et heureuse connue sous le nom de Vie par les peuples
autochtones ainsi que par nos propres ancêtres.
Après un début trompeur en 1961 avec la gestion mondiale de l’Aliment de la Vie, l’ONU a le
devoir de modifier ses politiques erronées en matière de « drogues ».
Tout d’abord, en ce qui concerne la valeur existentielle des différents enthéogènes, une
valeur qui devrait être à la base de politiques radicalement nouvelles concernant leur
consommation et leur production.
Deuxièmement, ces politiques devraient respecter les droits humains de leurs utilisateurs,
en considérant leur santé mentale et leur bonheur comme leur objectif.
Sur la base de ces considérations, nous proposons les objectifs suivants pour la protection
de l’Aliment de la vie:
Cibles de l’Objectif 18.
18.1 D’ici 2030, l’adoption d’une convention qui garantisse le droit à la liberté de
consommation de substances altérant la conscience, y compris la production et la
distribution, et la jouissance de tous les autres droits humains et des libertés fondamentales,
sans distinction aucune fondée sur quelconque préférence de consommation. L'exercice du
droit à la liberté de consommation peut être limité, mais seulement par la loi, sur base
d’arguments fondés sur des preuves et si nécessaire dans une société démocratique, pour
servir un but légitime d'intérêt public général.
18.2 D';ici 2026, l'organisation du transfert d'informations sur l’Aliment de la Vie à toutes les
personnes en charge du bien-être des autres personnes qui manquent d'une
compréhension de base des bienfaits et des dangers des substances psychotropes et qui
ont été désinformées par un flot séculaire de tromperies.
18.3 D’ici 2030, la protection des semences de plantes enthéogènes et des savoirs
autochtones associés, la reconnaissance de l’autorité des peuples autochtones sur les
plantes de leur habitat et de leur priorité d’utilisation en cas de pénurie de ces substances.
18.4 D’ici 2030, l’organisation du transfert de toutes les affaires de drogue non liées à la
criminalité de l’ONUDC à Vienne au HCDH à Genève.
18.5 D'ici 2030, une demande de pardon de la part des Nations Unies pour l'injustice faite à
toutes les personnes qui ont été poursuivies pénalement pour usage personnel, culture et
production de substances psychotropes, ainsi que des propositions d'effacement des
casiers judiciaires et de réparation des pertes financières et des dommages corporels.
18.6 D’ici 2028, l’organisation d’un concours international pour la réalisation du texte et de la
mélodie de l’Hymne de la Terre.
18.7 D’ici 2028, l’organisation d’anthologies annuelles de récits sur des relations
particulières, joyeuses et/ou significatives entre les humains et la Terre.
18.8 D’ici 2030, l’élaboration d’une extension de la définition du génocide pour inclure de
nouvelles catégories de groupes humains sélectionnés, par des gouvernements ou autres
groupes privés ou publics investis du pouvoir d’État, en vue d’être exterminés par tous les
moyens à leur disposition.
18.9 D’ici 2030, élaborer un droit international transitoire pour couvrir de la manière la plus
opportune la période de transition entre la prohibition punitive et les politiques de contrôle
des médicaments axées sur la santé.
18.A D’ici 2026, définir une approche pour évaluer toutes les différentes politiques publiques
qui affectent les substances psychoactives en les abordant individuellement pour les 17
objectifs de l’Agenda 2030 qui constituent un outil parfait à cet effet. Il permet de montrer le
potentiel des substances psychoactives dans des environnements réglementés de manière
appropriée comme étant transformatrices pour nos sociétés.
Il est proposé de commencer avec les cibles 18.A.1 ayahuasca (Banisteriopsis caapi), 18.A2
cannabis sativa L. et 18.A.3 erythroxylon coca.
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